Le livre contre l'épée numérique
Si l’on avait un euro pour chaque fois qu'on a entendu dire que le livre est mort, on serait probablement en train de siroter un cocktail sur une plage des Maldives. Mais loin de là, nous sommes ici, en train de discuter de l'un des défis les plus réels et urgents que l'industrie du livre doit relever : rivaliser avec les géants du web. Comme David contre Goliath, l'industrie du livre doit affronter des adversaires redoutables, armée seulement de sa fronde et de ses pierres. Ah, et d’une bonne dose d'inge-niosité aussi, espérons-le. Hélas, je crains que le géant de ce conte moderne ne soit pas aussi lent que dans l'histoire biblique.
Un combat de poids lourds
Ces nouveaux concurrents ne sont autres que les plateformes de streaming, les réseaux sociaux, ou même les jeux vidéo en ligne. Chacun à sa manière, ils ont réussi à transformer toute notre économie et notre façon de consommer du contenu. Je sais, vous allez me dire : « Mais ils sont dans une autre catégorie, ce n’est pas une concurrence directe ! » Et vous avez raison. Ils ne vendent pas de livres, mais ils vendent du temps, le valium de notre époque. C'est à dire le temps consacré à la lecture, qui s’amenuise de plus en plus face à l'attrait de ces alternatives.
Des armes pour résister
Alors, quelle pourrait être la solution ? Doit-on simplement abandonner et laisser nos bibliothèques se transformer en décoration vintage ? Loin de là ! Si l'industrie du livre veut survivre à cette modernité effrénée, elle doit apprendre à être aussi flexible et agile que ses nouveaux concurrents. Elle doit miser sur ses atouts uniques et irremplaçables : l'odeur d'un livre neuf, le toucher du papier, la sensualité d'une couverture rigide. Au lieu de nouveaux gadgets, elle doit inciter à la surprise, à la contemplation, à l'exploration.
Les librairies, un terrain de jeu
Selon une étude du CNL, 72% des français continuent de préférer le livre papier au numérique - une bonne nouvelle, n'est-ce pas ? De plus, la librairie indépendante reste l’un des canaux privilégiés par les lecteurs pour l’achat de livres. Donc, malgré la concurrence acharnée, il existe encore un espace de manoeuvre pour continuer à faire vivre le plaisir de la lecture.
David contre Goliath, le retour
Alors, oui, David est peut-être plus petit que Goliath, mais il est bien plus rusé et tenace. Il faudra de la patience, de l’audace et surtout de la créativité pour continuer à séduire les lecteurs. Mais après tout, ce sont ces mêmes qualités qui ont permis à l’industrie du livre de survivre et de prospérer durant des siècles. Et si on continue à soutenir nos librairies, nos éditeurs et bien sûr nos auteurs, je suis sûr qu'ils seront prêts à faire face à n’importe quel géant.
Alors qui sait, peut-être qu’un jour, on pourra enfin réaliser ce rêve de siroter ce cocktail sur cette plage des Maldives. Mais en attendant, ressortez vos livres et plongez-vous dans une bonne lecture : vous verrez, c’est encore plus palpitant qu’un match sur Fortnite.
Références :
- Etude du CNL, 2018
